Transperceneige, Intégrale :
Benjamin Legrand | (Français) Relié – 26 mars 2014
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Extrait Extrait de la postface «Before I forget» : «Avant que j'oublie». Cette phrase m'a longtemps poursuivi. En effet, je croyais que c'était le titre des mémoires de Sir Robert Graves qui autour de 75 ans commença, après une vie de joies et d'épreuves, à perdre la mémoire. Disciple de Korzybski, ou plutôt de Boris Vian améliorant Korzybski, j'ai suivi le précepte : «Dans l'intérêt de la raison, classez et répertoriez.» Et j'ai découvert que je me trompais. Que les mémoires de Robert Graves s'appelaient, aussi beau titre, Good-Bye to All That, et qu'en réalité c'était Virginia Woolf qui à la fin de sa vie, évoquait les poèmes de Robert Graves dans une très longue lettre en commençant par «Before I forget». Avant que j'oublie, donc, et ça m'arrive déjà, je suis venu vous parler de temps évanouis, de Jacques Lob, et du Transperceneige de Jacques, donc, et de Jean-Marc Rochette et de Benjamin Legrand. Robert Graves, poète et mythologue, Lob le connaissait bien, tout comme il connaissait tout ce qui était bizarre : les archétypes, les mythologies, les mythes, le paranormal, le hors norme. Il était comme moi, un fortéen athée, un fouriériste désenchanté. Ce qui nous a rapprochés. De Charles Fort nous avions adoré le Liure des damnés, ses ouvrages suivants et La Revue fortéenne, car Fort et ses disciples y recensaient tous les faits bizarres, inexplicables, mais comme nous étions athées, incrédules mais fascinés, nous cherchions toujours des explications logiques : ainsi des pluies de grenouilles qui étaient sans doute dues à un cyclone qui les avait soulevées puis, perdant de leur force, soudain lâchées au-dessus d'un village, à l'heure de la messe, sur le parvis, curieusement. Nous rêvions de découvrir de la magie, mais comme avec Houdini, quand nous allions y voir de plus près (et Jacques le fit bien plus souvent que moi), l'explication était souvent simple, prosaïque ou truquée. Il fut toujours fasciné par «les soucoupes volantes» et il lui est arrivé de nombreuses fois de visiter des maisons hantées, mais il n'a jamais vu d'ovni ni rencontré de fantômes... Je vous disais donc que j'en suis au stade «Avant que j'oublie» : il serait plus exact de dire que je mélange les dates, que certains moments passés remontent avec une force telle que j'ai l'impression de voyager dans le temps, et que cela vient bousculer la chronologie, si bien que suite à la force rémanente de certains souvenirs, je ne sais plus dans quel ordre se sont passées certaines choses, car ces souvenirs devenus tangibles sont comme des rochers qui émergent d'un brouillard général opaque. Je vais donc vous raconter le Jacques Lob dont je me souviens, avec des oublis et des erreurs que je revendique. Il était mon ami, il fait partie de ma vie. Par exemple, je ne me souviens plus où je l'ai rencontré. Était-ce au musée des Arts décoratifs lors d'une projection de diapositives de Pierre Couperie ? Était-ce à la gare du Nord, dans l'appartement de Druillet où le «tout SF» et les jeunes dessinateurs se réunissaient le samedi soir ? Était-ce à la librairie Futuropolis ? Je ne sais plus. En tout cas nous sommes tout de suite devenus complices. Je me souviens qu'il m'a montré des diapositives des originaux d'Emshwiller pour ses couvertures de Galaxie. Je me souviens de l'avoir croisé quelques fois quand j'ai commencé à bosser à Pilote, introduit par Druillet pour y faire des «Actualités». Je me souviens surtout que nous avons failli faire un court-métrage ensemble, de propagande, pour l'EDF. Il avait envie de le faire à deux, comme un match de ping-pong, et nous nous sommes bien amusés, mais le résultat a été une catastrophe, car l'EDF nous avait remis deux dossiers, assez copieux : un consacré à tout ce que nous devions dire dans ce film sur EDF, ses magnificences et son utilité, et un deuxième, plus mince, avec tout ce que l'on ne devait pas dire, tout ce qu'il ne fallait pas mentionner. Nous nous sommes évidemment jetés avec voracité sur le second, et avons fait un scénario assez drôle, où par exemple, à propos du réchauffement de l'eau à proximité des centrales nucléaires, nous avons voulu tourner ce petit inconvénient en avantage, en disant que ce serait formidable pour les pêcheurs d'écrevisses car elles se multiplieraient à proximité des centrales grâce à l'augmentation de température de la nappe phréatique... Quand il est allé - sans moi - rendre notre court-métrage à EDF, ils n'ont pas ri du tout. Et le film ne s'est pas fait. (...) Quatrième de couverture Un jour, la bombe a fini par éclater. Et toute la Terre s'est brutalement retrouvée plongée dans un éternel hiver gelé, hostile à toute forme de vie. Toute ? Pas tout à fait. Miraculeusement, une toute petite portion d'humanité a trouvé refuge in extremis dans un train révolutionnaire, le Transperceneige, mu par une fantastique machine à mouvement perpétuel que les miraculés de la catastrophe ont vite surnommé Sainte Loco. Mais à bord du convoi, désormais dépositaire de l'ultime échantillon de l'espèce humaine sur cette planète morte, il a vite fallu apprendre à survivre. Et les hommes, comme de bien entendu, n'ont rien eu de plus pressé que d'y reproduire les bons vieux mécanismes de la stratification sociale, de l'oppression politique et du mensonge religieux... Bande dessinée majeure des années 80 créée par Jean-Marc Rochette et Jacques Lob, reprise à la fin des années 90 pour deux volumes supplémentaires par Benjamin Legrand après le décès de son scénariste, la trilogie du Transperceneige reparait en un volume unique à l'occasion de son adaptation au cinéma (Snowpiercer) par le plus célèbre des cinéastes coréens, Bong Joon-ho. La redécouverte de l'une des meilleures sagas de science-fiction qu'ait produite la bande dessinée française : trente ans après sa création, Le Transperceneige n'a rien perdu de sa puissance et de sa singulière modernité. En lire plus
Détails sur le produit Éditeur : Casterman (26 mars 2014) Langue : : Français Relié : 275 pages ISBN-10 : 2203088052 ISBN-13 : 978-2203088054 Poids de l'article : 1.22 kg Dimensions : 19.1 x 2.8 x 27 cm Classement des meilleures ventes d'Amazon : 4,409 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres) 14 en BD Science-fiction 273 en Personnages scientifiques (Livres) Commentaires client : 4,5 sur 5 étoiles 121 évaluations
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Benjamin Legrand | (Français) Relié – 26 mars 2014

Extrait Extrait de la postface «Before I forget» : «Avant que j'oublie». Cette phrase m'a longtemps poursuivi. En effet, je croyais que c'était le titre des mémoires de Sir Robert Graves qui autour de 75 ans commença, après une vie de joies et d'épreuves, à perdre la mémoire. Disciple de Korzybski, ou plutôt de Boris Vian améliorant Korzybski, j'ai suivi le précepte : «Dans l'intérêt de la raison, classez et répertoriez.» Et j'ai découvert que je me trompais. Que les mémoires de Robert Graves s'appelaient, aussi beau titre, Good-Bye to All That, et qu'en réalité c'était Virginia Woolf qui à la fin de sa vie, évoquait les poèmes de Robert Graves dans une très longue lettre en commençant par «Before I forget». Avant que j'oublie, donc, et ça m'arrive déjà, je suis venu vous parler de temps évanouis, de Jacques Lob, et du Transperceneige de Jacques, donc, et de Jean-Marc Rochette et de Benjamin Legrand. Robert Graves, poète et mythologue, Lob le connaissait bien, tout comme il connaissait tout ce qui était bizarre : les archétypes, les mythologies, les mythes, le paranormal, le hors norme. Il était comme moi, un fortéen athée, un fouriériste désenchanté. Ce qui nous a rapprochés. De Charles Fort nous avions adoré le Liure des damnés, ses ouvrages suivants et La Revue fortéenne, car Fort et ses disciples y recensaient tous les faits bizarres, inexplicables, mais comme nous étions athées, incrédules mais fascinés, nous cherchions toujours des explications logiques : ainsi des pluies de grenouilles qui étaient sans doute dues à un cyclone qui les avait soulevées puis, perdant de leur force, soudain lâchées au-dessus d'un village, à l'heure de la messe, sur le parvis, curieusement. Nous rêvions de découvrir de la magie, mais comme avec Houdini, quand nous allions y voir de plus près (et Jacques le fit bien plus souvent que moi), l'explication était souvent simple, prosaïque ou truquée. Il fut toujours fasciné par «les soucoupes volantes» et il lui est arrivé de nombreuses fois de visiter des maisons hantées, mais il n'a jamais vu d'ovni ni rencontré de fantômes... Je vous disais donc que j'en suis au stade «Avant que j'oublie» : il serait plus exact de dire que je mélange les dates, que certains moments passés remontent avec une force telle que j'ai l'impression de voyager dans le temps, et que cela vient bousculer la chronologie, si bien que suite à la force rémanente de certains souvenirs, je ne sais plus dans quel ordre se sont passées certaines choses, car ces souvenirs devenus tangibles sont comme des rochers qui émergent d'un brouillard général opaque. Je vais donc vous raconter le Jacques Lob dont je me souviens, avec des oublis et des erreurs que je revendique. Il était mon ami, il fait partie de ma vie. Par exemple, je ne me souviens plus où je l'ai rencontré. Était-ce au musée des Arts décoratifs lors d'une projection de diapositives de Pierre Couperie ? Était-ce à la gare du Nord, dans l'appartement de Druillet où le «tout SF» et les jeunes dessinateurs se réunissaient le samedi soir ? Était-ce à la librairie Futuropolis ? Je ne sais plus. En tout cas nous sommes tout de suite devenus complices. Je me souviens qu'il m'a montré des diapositives des originaux d'Emshwiller pour ses couvertures de Galaxie. Je me souviens de l'avoir croisé quelques fois quand j'ai commencé à bosser à Pilote, introduit par Druillet pour y faire des «Actualités». Je me souviens surtout que nous avons failli faire un court-métrage ensemble, de propagande, pour l'EDF. Il avait envie de le faire à deux, comme un match de ping-pong, et nous nous sommes bien amusés, mais le résultat a été une catastrophe, car l'EDF nous avait remis deux dossiers, assez copieux : un consacré à tout ce que nous devions dire dans ce film sur EDF, ses magnificences et son utilité, et un deuxième, plus mince, avec tout ce que l'on ne devait pas dire, tout ce qu'il ne fallait pas mentionner. Nous nous sommes évidemment jetés avec voracité sur le second, et avons fait un scénario assez drôle, où par exemple, à propos du réchauffement de l'eau à proximité des centrales nucléaires, nous avons voulu tourner ce petit inconvénient en avantage, en disant que ce serait formidable pour les pêcheurs d'écrevisses car elles se multiplieraient à proximité des centrales grâce à l'augmentation de température de la nappe phréatique... Quand il est allé - sans moi - rendre notre court-métrage à EDF, ils n'ont pas ri du tout. Et le film ne s'est pas fait. (...) Quatrième de couverture Un jour, la bombe a fini par éclater. Et toute la Terre s'est brutalement retrouvée plongée dans un éternel hiver gelé, hostile à toute forme de vie. Toute ? Pas tout à fait. Miraculeusement, une toute petite portion d'humanité a trouvé refuge in extremis dans un train révolutionnaire, le Transperceneige, mu par une fantastique machine à mouvement perpétuel que les miraculés de la catastrophe ont vite surnommé Sainte Loco. Mais à bord du convoi, désormais dépositaire de l'ultime échantillon de l'espèce humaine sur cette planète morte, il a vite fallu apprendre à survivre. Et les hommes, comme de bien entendu, n'ont rien eu de plus pressé que d'y reproduire les bons vieux mécanismes de la stratification sociale, de l'oppression politique et du mensonge religieux... Bande dessinée majeure des années 80 créée par Jean-Marc Rochette et Jacques Lob, reprise à la fin des années 90 pour deux volumes supplémentaires par Benjamin Legrand après le décès de son scénariste, la trilogie du Transperceneige reparait en un volume unique à l'occasion de son adaptation au cinéma (Snowpiercer) par le plus célèbre des cinéastes coréens, Bong Joon-ho. La redécouverte de l'une des meilleures sagas de science-fiction qu'ait produite la bande dessinée française : trente ans après sa création, Le Transperceneige n'a rien perdu de sa puissance et de sa singulière modernité. En lire plus
Détails sur le produit Éditeur : Casterman (26 mars 2014) Langue : : Français Relié : 275 pages ISBN-10 : 2203088052 ISBN-13 : 978-2203088054 Poids de l'article : 1.22 kg Dimensions : 19.1 x 2.8 x 27 cm Classement des meilleures ventes d'Amazon : 4,409 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres) 14 en BD Science-fiction 273 en Personnages scientifiques (Livres) Commentaires client : 4,5 sur 5 étoiles 121 évaluations
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